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Législatives : 350 personnalités réclament une union des gauches
- Justine Carbon
- 2024-06-11
Ariane Ascaride, Anna Mouglalis ou encore Cyril Dion appellent les partis politiques de gauche à se rassembler sur une liste commune en vue des élections européennes suite à la dissolution de l'Assemblée nationale.
Après la percée historique du RN aux élections législatives européennes (31,37%), Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale, appelant les Français à retourner aux urnes les 30 juin et 7 juillet. Conscients que l’extrême droite est aux portes du pouvoir - si le parti représenté par Jordan Bardella arrive de nouveau en tête, un nouveau premier ministre issu du Rassemblement national pourrait être nommé et constituer son gouvernement, conduisant à une cohabitation politique -, plus de 350 personnalités ont investi la presse pour appeler à l'union de la gauche.
Dans deux textes publiés dans le Monde et Libération, des artistes, sociologues et écrivain.e.s craignent les conséquences de la dissolution annoncée par le Président de la République : « En jouant au poker avec la démocratie, Emmanuel Macron prend le risque d'ouvrir [au RN] la porte aux affaires, six mois après avoir voté avec eux une loi honteuse sur l’immigration »
« IL FAUT UN SURSAUT MAINTENANT ! »
Le message est clair, aussi bien pour les interviewés de Libération (Alain Guiraudie, Hortense Archambault, Jul, Agnès Tricoire, Stanislas Nordey) que pour les signataires du Monde (dont Lucas Belvaux, Romane Bohringer, Ariane Ascaride, Anna Mouglalis ou encore Cyril Dion) : les partis de gauche doivent s'unir pour faire front commun face à la menace d'une "union des droites".
Concrètement, ils réclament des candidatures uniques pour les législatives des 30 juin et 7 juillet, afin que la gauche et les écologistes deviennent la première force politique dans la prochaine Assemblée nationale.
Cette union pluraliste, dont le ciment est l'égalité, la dignité et la justice, est désignée par les signataires du Monde comme un moyen de fédérer l'ensemble des citoyens, aussi bien « les classes populaires et les classes moyennes des bourgs et des banlieues, des villages et des métropoles ». L'inquiétude de voir s'accroître les attaques racistes, LGBTphobes et misogynes est au coeur des préoccupations.
C'est aussi l'indépendance de la culture qui est en jeu, comme le rappelle Stanislas Nordey dans l'article de Libération. Le metteur en scène et comédien s'inquiète de possibles nominations de « soutiens [du Rassemblement national, ndlr] à la tête de nombreuses institutions culturelles », comme ce qui a pu se produite en Italie suite à la nomination de Giorgia Meloni.
Avec ces prises de positions dans Libération et Le Monde, ces acteurs du monde culturel, militant, politique et intellectuel montrent l'importance de l'échange dans un moment où le repli sur soi serait le choix le plus simple.
Il se pourrait que leur appel trouve un écho rapidement, puisque le Parti socialiste, La France insoumise, Les Écologistes et le Parti communiste ont signé hier soir un accord - de principe pour l'instant -, pour la formation d’une nouvelle union de la gauche, un nouveau « Front populaire », nom qui fait référence l’union des partis de gauche acté en 1936 autour de Léon Blum, déjà dans le cadre d’élections législatives. Rien n'est officiellement acté, mais des tractations sont en cours pour élaborer un programme commun.
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